Le casque de la police Communale (3 trimestre 2012)

Publié le par acssb-cvbv.over-blog.com

Le casque de la police communale.

 

 

 

 

A la fin du XIXe siècle, les communes commencent à doter leurs policiers de casques de couleur sombre. Il ne s’agit pas tant de le protéger que de leur donner une identité et les distinguer des militaires, qui à l’époque n’en portent pas. Fabriqué en matériaux légers (liège, tissu et cuir) et surmonté d’une crête qui abrite deux trous d’aération, ce casque tient d’ailleurs plus du chapeau, comme les modèles italiens ou britanniques dont il s’inspire.

 

À Bruxelles, par contre, il est surmonté d’une sorte de pointe, à l’instar du Pickelhaube des policiers allemands. D’où le surnom de « Ajoen », « tête d’oignon », donné aux agents dans le quartier des Marolles.

 

Face à l’image d’Epinal du gendarme en bonnet à poil, le militaire, se dessine celle du policier casqué, agent du pouvoir civil.

 

Mais la situation évolue bientôt sous l’influence conjuguée des nouvelles missions, d’une part et des effets de la Première Guerre mondiale, d’autre part. À partir de 1915, les armées adoptent toutes un casque métallique, certes lourd mais seul capable de résister aux éclats d’obus. Une fois le conflit terminé, ce casque dit « Adrian » continue d’équiper les soldats, mais aussi les gendarmes dans une nuance bleu foncé.

La police communale n’échappe pas à cette évolution. Certains corps adoptent le modèle militaire, comme Namur ou Liège : d’autres optent pour une variante similaire mais fabriquée dans des matériaux plus légers, car il est trop lourd à porter. Tous ces casques arborent désormais la couleur blanche, afin de les rendre plus visibles, notamment pour les missions de circulation routière. À noter qu’un casque de couleur sombre continue d’exister, mais pour le travail de nuit.

 

Loin de l’allure martiale des gendarmes en service d’ordre, le policier conserve donc, grâce à cette touche blanche, son identité d’agent communal proche des gens.

 

Hergé immortalise cette image lorsqu’il crée en 1930, dans les colonnes du Petit Vingtième, le personnage de l’agent 15, souffre-douleur des facéties de Quick et Flupke.

 

Vers 1950, la plupart des polices du royaume abandonnent définitivement le casque blanc, sauf celle de Bruxelles, qui reste attachée à cette image bon enfant. À  la fin des années 1960, celle-ci n’est plus du tout en phase avec la société et le casque disparaît enfin.

 

Une résurgence étonnante est la ducasse de Mons, le Doudou, durant laquelle 50 policiers revêtent l’ancien casque et tentent d’empêcher la foule de pénétrer dans l’arène du combat entre Saint-Georges et le dragon.

 

 

Avec l’aimable collaboration  de Benoît Mihail, du service historique de la police Fédérale.

 

C.S.

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